[Volgnr 211, folio 1:]
En nostre maison de la Compagnie de
Jésus à la Martinique le
25 fébvrier 1670
Monsieur,
Le temps ne m’ayant permis de vous entretenir hier
autant que j’aurrois bien voulu sur le démeslé de
nos sauvages de St. Vincent avec la colonie de Tabac,
et d’ailleurs allant entrer dans une retraitte qui ne
me permectra pas de vous revoir avant le départ
du maîstre de batteau Hollandois, je me crois obligé
par la loix de la charité chréstienne a vous faire
ce petit memoir pour le communiquer autant que vous
le jugerez à propos.
1. Il y a plus d’un mois, que mes domestiques de St. Vincent
durant mon séjour es îsles, et moy depuis mon retour
en ce lieu nous avons avec beaucoup de peine pû obtenir
des principaux Caraïbes, qu’ils suspendissent leur entreprise
et vengeance sur Tabac jusques à ce que j’ûsse trouvé le
moyen d’avertir cette colonie et luy proposer de leur part
quelque accommodement, même ne pouvant plus
rien obtenir sur ce suject, lors se préparant unamiment
a partir après un vin auquel ils estoient désjà assemblez